mardi 15 septembre 2009

Indécence suprême

Une personne proche de la famille a dû être mise sous observation aux urgences. J'assurais donc une présence auprès d'elle. Dans le cubicule à côté, un vieillard silencieux. Un patron (c'est un centre hospitalier universitaire) avait pris le patient en charge et il est arrivé pour le voir.

«Pépère! Eh pépère!» dit-il à partir du couloir devant le cubicule, d'un ton qui ne convient pas nécessairement aux urgences. «Pépère! As-tu désenflé?»

La réponse du patient n'a pas été faite sur un ton familier ni badin. Le patron (un médecin de grande expérience, un des pilliers de la faculté) entre alors dans le cubicule dont les cloisons sont formées par des rideaux.

«Ton pénis rapetisse-t-il?» Puis il continue en disant fort «Ben oui! Il est tout petit».

Le bon médecin ressort du cubicule, sourire fendu jusqu'aux oreilles et me tape un clin d'oeil. Dois-je vous dire que je n'ai pas réagi à son sourire inconvenant, sauf pour le regarder avec un dégoût sans bornes.

En avez-vous marre de ces médecins arrogants, à la rigueur méprisants, sans discrétion et sans respect? On pourrait dire, avec euphémisme, qu'ils souffrent d'usure professionnelle, qu'ils sont désabusés. Je n'ai pas l'humeur euphémique, mais pas du tout! La personne qui m'est proche qui est aux urgences, s'y retrouve vraisemblablement à cause d'un mauvais choix de médicament prescrit par son médecin traitant.

Nous sommes (les patients tout comme les médecins compétents et respectueux) ôtages d'un système de santé malade, dont les maîtres d'oeuvre sont souvent des «professionnels» de cet acabit, qui n'ont ni respect, ni pudeur.

Moi, j'en ai marre!

11 commentaires:

FANETTE a dit...

Ouh là là pas de généralisation peut-être !!! Je comprends votre réaction mais en même temps ils ne sont pas tous comme ça et il y en a encore une majorité qui sauve des vies non ?

Louise a dit...

Sans doute, Fanette et eux aussi sont ôtages de ces malotrus. Assez, non?

Line a dit...

le système de santé est malade... et c'est triste de subir les humeurs et le manque de respect de ces pseudos professionnels, courage!!!

Je suis de tout coeur avec toi!!

Anonyme a dit...

Un médecin ne doit pas traiter un patient ainsi. Vous auriez dû le lui dire clairement, les yeux dans les yeux. Heureusement, la majorité des médecins n'est pas ainsi, chez nous en tout cas. Je comprends votre "sainte colère", mais pense aussi qu'il ne faut pas généraliser. Gardez intact votre faculté d'indignation Gato Azul, c'est très sain. Amitiés de Golovine en Suisse.

Babzy.B a dit...

Tout a fait d'accord , un peu de respect ce n'est pas trop demandé!

Anonyme a dit...

Bonjour Louise,
C'est la mode?
Ici, le corps médical utilise automatiquement le prénom du patient ce qui donne déjà un déséquilibre dans la relation malade-soignant.La pudeur(la pudeur n'est plus de mise) est ridiculisée, le patient traité en illétré, en marchandise, en numéro.
Je connais bien plusieurs médecins amis, certains brillants, d'autres moins. Ils sauvent des vies, en soignent bien sûr et c'est encore heureux parce que c'est le travail qu'ils ont choisi.
Mais... je constate à chaque jour davantage chez le corps médical et des infirmiers et aides-soignants un manque absolu d'éducation.C'est révoltant surtout parce que nous attachons à notre santé la plus haute importance et que peu à peu, dépendants que nous sommes, nous avons toléré chez ces professionnels imbus d'eux mêmes un manque de respect que nous n'accepterions pas chez un instituteur, un postier, un coiffeur. Ils n'ont plus que de la culture médicale. L'autre doit leur être inutile... C'est bien dommage. Une partie de la crise de la Santé publique vient de là. Ne cherchons pas plus loin.
Je me suis même demandé si ce dédain de l'autre n'était pas en réalité une réaction à leur propre peur de l'échec. Mourir en mordant, en somme...

Bien à toi et patience cette semaine pour l'intervention prévue.
Béatrice

camille a dit...

Non, ils ne sont pas tous comme ça. Mais ça ne doit pas nous empêcher de soulever les cas comme celui-ci. Nous sommes les otages d'un système qui prend l'eau de toutes parts. Alors, il ne faut plus se taire, mais dénoncer. Louise, tu n'a pas généralisé. Je suis contente que tu aies dénoncé. La langue de bois, j'en ai plus que soupé. Le changement ne vient pas dans la dentelle et dans la ouate. Il faut brasser la cage quand c'est nécessaire.

tarzile a dit...

Je suis désolée. Mon commentaire a été signé boudize. Je rectifie et je signe de mon nom, parce que j'assume.

Anonyme a dit...

Bonjour
Je suis bien d'accord avec vos commentaires, n'ayons pas peur de dénoncer les fautes car un jour ce sera nous les victimes.
Sylvie

irisa a dit...

Il est généralement admis que les médecins ( souvent chirurgiens )aient le droit à ces dérapages de langage , ce serait un anti stress à leur travail !
je ne suis pas du tout d'accord avec ça .
J'ai longtemps travaillé en milieu hospitalier et je peux dire que ces cas ne sont pas rares , j'ai connu un chirurgien qui hurlait sur ses malades et sur les infirmières les traitant de " connasses" au milieu du couloir
Et à côté de ça , j'ai aussi connu des chefs de service d'une humanité et d'une humilité incroyables
Je crois que c'est à nous , patients , familles , profesionnels à ne pas admettre ces dérives verbales

Mijo a dit...

Des cons, il y en a partout.
Inadmissible d'humilier ainsi des malades.