Nostalgie d'enfance... en route pour faire des achats, je me suis souvenue des samedi soirs d'été de mon enfance. Nous passions l'été au chalet de mon grand-père sur les rives du lac Memphremagog. De longues journées de soleil, de plein air, de jeux, de baignades, d'explorations en forêt et le soir, dîner en famille. Les vendredi soirs, barbecue - hamburgers sur le barbecue. Oncles, tantes, grands-parents, parents, frère, soeur et plus tard, cousins et cousines. Tout à côté, le ruisseau gargouillait. Nous mangions nos hamburgers au jardin, sous les pins.
Le samedi soir, c'était le rib sur charbon de bois, le dîner de famille. Une côte de boeuf bien épaisse (au moins 2,5 cm) servie sur une planche de bois. La planche était sertie d'une rigole qui permettait de recueillir les sucs de la viande grillée (et garder la table propre). L'image de cette planche s'est nettement définie dans mon esprit. Puis, je me suis dit que ça faisait des lunes (que dis-je, des lustres!) que je n'en avais plus vu.
Surprise! Que vois-je sur les rayons du magasin? Une planche! Avec une rigole et un puits pour recueillir les sucs de viande! En mal de réconfort après avoir subi un désagrément, je saisis l'occasion de revivre ce plaisir d'enfance. C'est, après tout, samedi.
Une belle côte de boeuf dans mon panier, une laitue frisée (énorme) achetée au marché du samedi matin, des radis pour agrémenter la salade et des fraises pour dessert, c'est toute mon enfance qui s'invite à dîner!
Ces dîners du samedi soir étaient empreints de simplicité. Tôt en après-midi, une bonne quantité d'ail était écrasé et les côtes de boeuf (eh oui, chaque convive mangeait une côte de boeuf - l'âge aidant, cette côte me nourrira pour trois repas maintenant) étaient enduites d'ail et un filet d'huile d'olive était versé sur chaque face. La viande marinait plusieurs heures jusqu'à l'heure du dîner. Elle était ensuite grillée sur charbon de bois. Simplement servie avec une pomme de terre en robe des champs et une salade de laitue frisée, c'était un festival des saveurs pures et simples.
Ma tâche était d'aller cueillir de la ciboulette au jardin. Ciselée, elle était ajoutée à la salade frisée qui elle aussi était ciselée. De fines rondelles de radis apportaient une touche de couleur vive. Salée, poivrée, puis habillée d'un petit filet de crème liquide, elle était fin prête et délicieuse. De la crème, me direz-vous? Faites l'expérience... cette salade est moins calorique qu'une salade traditionnelle à l'huile d'olive et au vinaigre car la crème, après avoir fait son travail de faire fondre le sel sur les feuilles de laitue, glisse vers le fond du plat. Vous ne la mangez donc pas, ou une si petite quantité. Quelquefois, par excès de frugalité, je garde cette crème pour assaisonner une deuxième salade lors d'un prochain repas.
Mais la crème sur les fraises, je la mange TOUTE!
Gourmande des bonnes choses comme Chatouille, je le suis!
Lorsque ma grand-mère voulait exprimer son dépit envers une personne méchante, elle disait : Ah, le chameau! Tout comme la planche en bois, cette expression me trotte dans la tête récemment. Ah, le chameau! Et que fait-on quand on rencontre la bêtise humaine? On puise dans le beau et le bon, tout simplement, question de rétablir l'équilibre.
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