Je ne suis pas très présente ces jours-ci... noyée dans la traduction, happée par des rénovations à la maison, perdue dans un système de santé en dérapage, c'est déjà la fin de septembre (ou presque) et je n'ai pas vu l'année passer.
Irene a forcé les cultivateurs à sauver les citrouilles in extremis... elles se seraient noyées dans les champs. Quel temps exécrable nous avons eu!
Les rénovations sont enfin (presque - il reste quelques quarts de rond à installer) terminées. Le résultat est heureux.
Dans la cuisine, c'est la simplicité même... les légumes de saison, un bon pain, une viande grillée et des crumbles de fruits.
Pour le système de santé, j'en suis venue à la conclusion qu'il faut choisir soigneusement la région où on vieillit... Problèmes de santé de ma mère, visites aux urgences d'un hôpital local sur recommandation de son médecin pour obtenir des analyses, puis aux urgences d'un hôpital régional doté de spécialistes, encore sur recommandation du médecin, puis d'une clinique externe dans un hôpital à Montréal (pour obtenir un deuxième avis). D'une région à l'autre, une approche tout à fait différente au vieillissement. Un exemple... à un endroit un médecin me dit «votre mère est un fardeau pour la société» et à l'autre la médecin affirme «vous avez bien fait de consulter, votre mère a le droit d'être là».
Il y a donc un débat dans le système de santé sur le sort qui doit être réservé aux plus qu'un certain âge, et ce débat se passe dans les coulisses, les acteurs mettant allègrement en oeuvre leur vision personnelle des choses et l'infligeant à une population qui se berce encore de l'illusion que la médecine est universelle. On se fonde sur le dicton «qui ne dit mot consent » (perversion d'un adage du Moyen-Âge qui se lit textuellement « qui tacet consentire videtur » ou « qui se tait semble consentir », qui soit dit en passant n'est pas une règle de droit).
Alors je dis clairement et fermement que je ne suis pas d'accord. Je n'ai jamais donné le mandat au corps médical ou infirmier de décider qui a droit de cité ou non sur la Terre, ni de la valeur intrinsèque d'un patient en tant que membre d'une catégorie d'êtres humains (rappelons-nous que toute distinction entre les personnes fondée sur certaines catégories, dont l'âge, est contraire à la Charte, que ce soit celle du Canada ou celle du Québec).
Ces incursions dans le monde de la médecine moderne m'ont laissé entrevoir une réalité qui suscite l'effroi, un monde où la discussion tourne autour des termes euthanasie passive et alors on invoque pieusement le droit de la personne à refuser un traitement aussi basique soit-il qu'une perfusion de rehydratation (facile à dire que la personne refuse des soins quand elle est tellement épuisée parce que la posologie de ses médicaments n'a pas été adéquatement ajustée et qu'elle est au bout de son rouleau et prête à tout abandonner), et l'euthanasie active. Mais ces deux termes ont un dénominateur commun et c'est le mot euthanasie.
C'est à croire que nous sommes en 2022 et que nous évoluons dans le film Soleil vert.
Faites gaffe, gens du Québec, ou éteignez-vous avant d'atteindre un âge trop avancé.
Dommage pour les effectifs médicaux qui verront leur clientèle (et corollairement leur rémunération) baisser. À vouloir jouer les philosophes, en véritables philosophes ils se seront convaincus eux-mêmes.
6 commentaires:
Je suis désolé d'apprendre que le système de santé est en dérape au Québec. Ici, on paie beaucoup (assurance obligatoire - je m'en passerais), mais certains comme moi ne peuvent pas se permettre d'aller chez le médecin car ça coûte cher si on ne peut pas payer des primes encore plus élevées. En ce qui concerne, le dentiste, il n'est pas remboursé, alors mieux vaut dire que je n'y vais jamais... Un triste monde!
Sur une meilleure note, j'adore la 2ième photo si atmosphérique. Et que de bonnes choses.
Bises,
Rosa
Bonjour. Je viens souvent sur votre blog que je lis avec beaucoup de plaisir et j’ai été effarée par les propos tenus par ce médecin « un fardeau pour la société« …Mais comment un médecin digne de ce nom peut il dire des choses pareilles ? J’ai moi-même une mère malade de 89 ans (Alzheimer et paralysée suite a une AVC), elle est âgée certes mais elle est en VIE. Les personnes âgées ont un cœur et elles méritent tout notre respect .Maman, elle ne me reconnait plus en tant que fille, mais ce n’est pas grave, je suis toujours là pour elle. Et je dois faire face moi aussi à un personnel soignant quelquefois indélicat. Notre société n’aurait elle plus de cœur ?
C’est un sujet qui m’attriste profondément…
Je vous souhaite beaucoup de courage, et aussi plein de bonnes choses. Continuez de me faire rêver avec vos jolies photos du Québec ainsi que vos plats aussi jolis qu’appétissants…Moi, je vous écris de la Provence.
Bien à vous. Jacqueline C
Je partage l'avis de jacqueline. Je n aurai jamais cru qu'au Québec on puisse dire qu'une personne âgée est un fardeau je ne connais pas le système de santé du Québec, malgré tous les problèmes en France on n'en est pas là par contre en Angleterre je crois que c'est pareil les "vieux" n'ont pas le droit d être malade. j'espère que votre mère sera bien soignee et n'aura pas à entendre le genre de propos qu' on vous a tenu.
Pour être un peu plus gaie j'adore vos photos qui sont superbes comme d'habitude et ce petit meuble décoré est ravissant et le fauteuil méridienne est très tentant.
Rosa, nous aussi le système (entretenu par nos impôts qui sont les plus élevés en Amérique) est parcellaire... dentiste ou verres correcteurs remboursés? Pas du tout. Les facs de médecine ont contingenté les admissions pendant des décennies, créant une demande et assurant un niveau de revenu généreux pour les médecins avec le résultat que beaucoup de citoyens n'ont pas accès à un médecin généraliste et doivent faire appel aux urgences. C'est un imbroglio.
Connaissant le personnage de longue date, je ne suis pas la seule qui a observé que c'est un rustre et un malotru. En fait, je pense vraiment que la vie est un prêt qui peut être rappelé à tout moment... elle ne nous appartient pas réellement, elle nous est prêtée et certainement pas par le système de la santé. Bon courage, Jacqueline. L'obligation morale ou légale existe dans les deux sens, de parent à enfant et d'enfant à parent. Nous l'oublions trop souvent.
Oui Claude... je n'aurais pas cru qu'on puisse le dire avec tant de candeur... par ailleurs, c'est mieux ainsi... on peut identifier le mal là où il se trouve.
Je visite quelquefois votre blog sachant que je vais me faire plaisir, photos, recettes etc... et voilà qu'en remontant de plusieurs semaines je tombe sur ce post qui ne peut que m'interpeler, maman ayant 91 ans et des besoins similaires. Malheureusement oui nous sommes arrivés à une époque où les vieux encombrent et coûtent trop cher à la société qui par ailleurs trouve normal de gaspiller et je suis toujours furax d'entendre tout et son contraire sur l'euthanasie, une façon bien commode d'évacuer le problème lorsqu'on n'est pas soi-même confronté. Je vous souhaite de trouver un personnel impliqué dans cette aide précieuse à une personne âgée, nous l'avons trouvée mais dans le privé !! et je vous encourage à continuer de vous battre pour que le corps médical fasse ce à quoi il s'est engagé au départ, soigner, sans distinction d'âge, on soigne les assassins et autres alors hein...
LG
J'ai été très très marquée par Soleil vert à l'époque, c'est un film auquel je repense très souvent tant notre monde semble s'en rapprocher inexorablement :-(
LG en France
Publier un commentaire