Québec (suite) --- Quebec City (cont'd)

photos gato azul

Éveillée en sursaut (nous avions demandé qu'on nous serve le petit déjeuner à la chambre), j'ai ouvert les yeux sur une lumière glauque...

Il avait plu durant la nuit...

Un petit coup d'oeil à la cour intérieure en me hâtant pour ouvrir la porte... ouf, la pluie a cessé.

Oeufs brouillés et bacon, muffins et chocolat...

On ne se refait pas... d'ailleurs, il manque une chaise pour s'asseoir à table. Quelques petits commentaires sur la nourriture au Château. La soupe à l'oignon le soir de notre arrivée était insipide (difficile à faire avec une soupe à l'oignon), la salade marine était pingre (3 crevettes grosseur 31-40 et une poignée de crevettes nordiques, une vinaigrette que les Américains appellent «française» - du ketchup et de la mayonnaise). La crème brûlée, quant à elle, était servie dans une assiette creuse, c'était une double portion.

Ce matin, les oeufs brouillés étaient, une fois de plus, insipides. Quant aux pommes de terre rôties, qu'on se le dise, je déteste les pommes de terre au petit déjeuner.

Le muffin aux bleuets n'avait pas le goût des bleuets. Fait avec de la farine non blanchie, il était dense, une masse trop sucrée. Le chocolat aussi était trop sucré. J'aurais préféré un chocolat fait avec du cacao semi-sucré ou non sucré pour que je puisse le sucrer moi-même, à mon goût. Une pincée de cayenne aurait relevé le goût aussi. De l'autre côté de la table, le muffin aux carottes était, semble-t-il, délicieux, mais nous avons affaire à une dent sucrée. Puis j'ai compris que la clientèle au Château a peut-être des problèmes de santé qui font qu'il faille réduire la quantité de sel... on compense donc avec le sucre (une astuce que les fabricants alimentaires usent et abusent - les aliments «light» où le goût du gras est remplacé par celui du sucre. Ce n'est pas manger sain, cette manière de faire. Le chef des cuisines, Jean Soulard, a pourtant assez de terrasses pour faire pousser quelques brins de ciboulette à mettre dans les oeufs brouillés pour qu'ils aient du goût). La soupe à l'oignon du premier soir nous avait persuadé de ne pas dîner au Château le lendemain soir. C'est dommage, ce n'est plus à la hauteur. Il y a un an, lorsque nous nous avions mangé une soupe à l'oignon au Château, elle était délicieuse. Que s'est-il passé?

Au marché du vieux port, la veille, j'avais déniché ce livre absolument merveilleux. Une encyclopédie des ressources gastronomiques à Québec et un recueil de recettes merveilleusement inventives... Comme j'avais remarqué que la boulangerie que je fréquentais lorsque j'habitais Québec (il y a plus de 20 ans) avait disparu, j'étais à la recherche d'un bon boulanger car le pain est délicieux à Québec.

Ce que j'aime dans une baguette, ce sont les alvéoles et la croûte plus que croustillante. La description des pains d'Eric Borderon a retenu mon attention...

Puis cette recette ingénieuse... un pain perdu aux pommes et son sorbet au fromage frais... C'était décidé, j'irais faire un petit tour sur la rue Cartier avant le retour à la maison.

Après avoir fait ma valise, il était temps d'aller faire un tour à la piscine. Le Château regorge de détails décoratifs, je suis donc partie appareil photo à la main.

Le Château représente véritablement une autre époque... ou un univers différent?

La décoration est chargée, ou à d'autres moments plus épurée, dans le style de l'Art nouveau, comme à la piscine...

J'ai été attirée par la terrasse... il faisait plus chaud qu'hier. Je n'avais pas remarqué cette gloriette au bout de la terrasse.

L'aménagement paysager est soigné, sobre, parfait. Il s'harmonise bien à la cîme des arbres du parc attenant au Château.

De ce bout de la terrasse, on aperçoit Lévis, de l'autre côté du fleuve.

À partir de la gloriette, on peut voir la façade de la piscine du Château.

Puis on emprunte l'allée pour se rendre à l'autre bout de la terrasse... Tout est équilibre harmonieux.

Les tapis d'herbe sous les chaises longues sont parfaitement rasés. Vous n'y trouverez pas le moindre chiendent.

Si on regarde vers le bas, en direction de la vieille ville, on aperçoit les toitures des anciennes maisons...

A l'horizon, les Appalaches et la Côte de Beaupré, puis vers la ville, le bassin Louise et de l'autre côté de la rue, la tour et l'horloge de l'ancien Palais de Justice, maintenant le ministère des Finances.

En se retournant vers le Château, on aperçoit les multiples tours et pignons...

Au dessus des portes menant à la piscine, les pignons des chambres aux étages supérieurs. Regardez comment la toiture est bien entretenue...

Le temps file... il est temps de faire quelques longueurs de piscine...

puis d'arpenter les corridors sans fin jusqu'à la chambre. Il serait intéressant de connaître combien de kilomètres de corridors il y a au Château...

De retour à la chambre, le soleil se pointe le bout du nez. Il est presque midi, c'est le temps de libérer la chambre.

Dans le hall d'entrée, c'est l'absolue cohue... tout le monde part en même temps!

En attendant mon tour à la réception, j'ai le temps de prendre des clichés des détails de l'ornementation...

Les coffres du plafond, les fleurs de lys, les couleurs anciennes...

l'écusson du Château Frontenac...

les dorures...

les tentures, les vitraux...

et encore...

que serait l'Amérique sans les caravelles?

Le «patron» regarde le brouhaha avec flegme. Il en aura sans doute vu bien d'autres...

La voiture est arrivée... nous remballons les valises...

J'aime cette cour intérieure. Quand j'habitais Québec, il m'arrivait assez souvent de venir déjeuner au Château. Je garais la voiture devant la porte, j'entrais en coup de vent, je remettais les clés au portier lui disant que j'allais déjeuner sur la terrasse, puis je la reprenais après le repas. :-) A chaque fois, je me sentais choyée. C'est là, j'imagine, la marque d'un service hors pair.

Un dernier coup d'oeil à cette caravelle, à cet animal mythique qui orne la lanterne...

Je passe les portes cochères, j'arrête quelques instants devant le parc attenant au Château (celui dont la cîme des arbres agrémente la terrasse de la piscine). Au loin, l'Île d'Orléans, en avant plan, la terrasse Dufferin, là où ils érigeront les glissades pour l'hiver.

Le ciel est presque bleu. Encore un cliché de ces tours captivantes...

et un autre d'une vue d'ensemble moins fréquente. Le Château Frontenac est vraiment un endroit particulier et hors de l'ordinaire.

Je remonte vers la porte Saint-Louis, longeant les fortifications de la Citadelle...

et voici les tours de la porte...

je tourne la voiture vers la gauche, sur la Grande Allée, en direction de la rue Saint-Jean où je vous emmène à la plus ancienne épicerie en Amérique - lire celle qui est exploitée continuellement depuis le plus de temps.

Regorgeant de «vieilleries» et de trouvailles gastronomiques, c'est une véritable caverne d'Alibaba...

Regardez, plutôt... je me tais...

charcuteries, fruits, légumes, prêt à manger, épices ...

dans un coin, quelques tables pour manger sur place...

boulangerie, condiments, au fond les épices...

huiles, pilons et mortiers, un véritable «magasin général» du bon vieux temps...

un assortiment de thés Kusmi...

des spécialités britanniques...

les chocolats et confiseries... regardez le plafond en tôle martelée...

de vieux emballages de produits... Le «Crown Brand» a l'apparence du sirop de maïs de mon enfance, il y a bien, bien des années...

une sélection imposante d'huiles d'olive... on y passerait la journée, mais il faut rentrer à la maison. Il me reste à m'arrêter rapidement au marché du vieux port pour prendre du parfait d'oie aux figues et à passer chez le boulanger pour faire le plein de pain...

J'ai trouvé cette devanture de magasin amusante. Les Québécois ont quelquefois une tournure d'esprit originale. On remarque beaucoup plus cette réclame que tous les néons clignotants du monde, ne trouvez-vous pas?

Je m'arrête chez Eric Borderon sur la rue Cartier...

un pain aux noix, une baguette...

je ne résiste jamais lorsque le pain sent bon, j'arrache un petit morceau du bout de la baguette et je croque sur le champ. Cette baguette-ci ne m'a pas déçue.

la circulation sur les routes est dense, mais somme toute, en moins de trois heures, nous arrivons à la maison...

et puisqu'il s'agit quand même d'un blogue culinaire, voici l'inventaire des achats... des poireaux à prix incroyable, la douzaine pour 4 $. Ils seront lavés, émincés et mis dans des sacs de plastique au congélateur. Des fraises d'automne de l'Île d'Orléans, des canneberges fraîches, des canneberges séchées, des choux à 3 pour 1 $, des pommes de l'Île d'Orléans, du cidre de glace, des gelées aux framboises, aux pétales de roses, aux mûres et aux groseilles, du ketchup aux fruits, du beurre de pommes, un bloc de foie d'oie...

du parfait de foie d'oie aux figues et au porto...

une trouvaille de chez Moisan, des gousses d'asclépiades. Y a-t-il quelqu'un qui sait de quoi il s'agit? J'ai saisi l'occasion puisqu'en feuilletant le livre d'Anne Desjardins, j'avais repéré une recette qui contenait cet ingrédient. Je vous promets donc de faire cette recette d'ici peu. Ouvrez l'oeil ;-P

Somme toute, ma fenêtre donne sur un jardin clos...

Mon lit est douillet, les draps sont soyeux...

Mes petits déjeuners sont succulents...

Mais sans le voyage, je n'aurais pas déniché cette jolie gelée de groseilles...

Ni ce pain alvéolé regorgeant de noix de grenoble...

Je n'aurais pas le souvenir de cette eau qui danse dans la nuit...

Ni le souvenir d'un autre séjour dans ce Château unique.